L’aventure de la Fanfare au Carreau a débuté au printemps 2014 : Le nouvel Orchestre National de Jazz posait ses valises dans un Carreau du Temple flambant neuf. L’équipe avait imaginé un atelier fanfare qu’elle avait confié à Fidel Fourneyron, nouveau tromboniste de l’ONJ, originaire du sud-ouest nourri au son des fanfares. C’était l’occasion de créer un grand orchestre amateur pas comme les autres au cœur de Paris, jouant un répertoire sur mesure. Et ça a marché ! Le projet a rapidement trouvé sa place dans la vie culturelle et associative parisienne, et dans notre cœur.

Aujourd’hui la fanfare vole de ses propres ailes. Des 20 musiciens de la première année aux 80 inscrits en 2023, on a accueilli beaucoup de monde. L’orchestre mêle toutes les générations, des 4 coins de l’Île-de-France. Peu à peu l’instrumentarium grossit et s’équilibre, on a même des cordes ! On répète un lundi soir sur deux, et on donne une dizaine de concerts par an.

Fidel Fourneyron, à côté de sa carrière florissante (Victoire du Jazz 2019, artiste associé à Jazz sous les Pommiers, ¿ Que Vola ?, Bengue…) choie sa fanfare, faisant grandir et évoluer un répertoire entièrement original, heureux de voir les musiciens s’épanouir et progresser, le son de l’orchestre prendre du caractère répétition après répétition.

A l’approche de notre dixième anniversaire, on a eu envie de fixer quelques morceaux de notre répertoire sur ce disque. L’enregistrement, dans des conditions professionnelles, était un moment savoureux et unique, et une sacrée expérience pour tout le monde.

Le répertoire de la fanfare est conçu à la manière d’études, chaque morceau étant un prétexte au travail d’un style, d’une rythmique, d’un phrasé particuliers à des musiques venant d’un peu partout. Certains titres font références à des plats cuisinés : Pudding, inspiré par les brass band anglais ; Currywurst, façon musique électronique berlinoise ; Chiguiro, une viande grillée à la colombienne ; un Burger, clin d’oeil aux musiques hollywoodiennes. Le Brûlot du bayou est un café accompagné de digestif qui se boit en Louisiane. Quelques arbres du monde aussi, comme le Guayacan vénézuélien, ou Tilleul, notre valse musette. Ain’t nothin’ to do est une pièce autobiographique écrite durant le premier confinement.

Vamos Andando, au Brésil, pourrait se traduire par « on continue d’avancer ». C’est un morceau que Fidel a écrit à la mémoire de Michel Garcia, son premier chef d’orchestre, qui donnait sans compter pour faire aimer la musique aux jeunes, et sans qui Fidel ne serait pas devenu musicien. Avec la fanfare, c’est le partage et l’entraide que l’on défend ici, des idées simples qui nous tiennent à cœur. Vamos Andando !